Retraite de déconnexion numérique au Monastère des Augustines
Nous avons testé pour vous l’expérience d’une retraite de déconnexion numérique au Monastère des Augustines. Suivez l’évolution d’un séjour sans cellulaire vécu par une employée du Monastère qui souhaitait vous partager son expérience.
Voici une invitation à plonger dans la déconnexion numérique afin que vous puissiez, vous aussi, vivre pleinement votre intériorité lors de votre prochaine retraite au Monastère des Augustines.

Quelques jours avant ma retraite de déconnexion numérique

Dans trois jours, je débuterai une retraite de déconnexion numérique au Monastère des Augustines, dans le Vieux-Québec. Je connais bien le lieu et ce sera ma troisième retraite sur place, mais c’est la première fois que j’en ferai une avec l’intention de garder mon cellulaire éteint.
La dernière fois que j’ai essayé de faire un 24 heures de déconnexion numérique, je n’ai pas complètement réussi. Bien que mon cellulaire était éteint la plupart du temps, j’ai succombé quelques fois à la tentation de le réallumer, ne serait-ce que pour avoir accès à l’heure, prendre des nouvelles de mes proches ou écrire à une amie pour qui j’avais une pensée. Ce coup-ci, vais-je réussir à rester ferme par rapport à mon intention de départ?
Comme la retraite que je m’apprête à vivre sera en groupe et guidée selon un horaire préétabli (et que je n’ai pas de montre!), je me suis dit que j’emmènerais mon réveille-matin afin de m’assurer de ne pas manquer les enseignements. J’ai également dit à mon conjoint que s’il désirait me joindre, il pouvait appeler directement à la réception du Monastère. Comme j’aime tout planifier, il était important pour moi de mettre les choses en place afin de me laisser totalement aller à cette expérience de déconnexion numérique.
Éteindre mon téléphone durant une fin de semaine complète m’angoisse un peu. Parmi mes préoccupations: est-ce que je vais trouver le temps long? Je sais déjà que j’emmènerai dans mes bagages de quoi m’occuper: un livre, un carnet d’écriture, mes crayons de couleurs et un cahier de mandalas. Lire, écrire et dessiner sont des choses que je prends rarement le temps de faire à la maison et qui sont, pour moi, des passe-temps idéaux lorsque je suis en mode ressourcement. J’ai hâte!
Je me vois déjà prendre un bain relaxant dans ma chambre contemporaine; j’emmènerai probablement de la mousse! Je projette aussi de profiter des jardins du Monastère ou encore de me trouver un petit coin tranquille pour laisser aller ma créativité. Je sais également que le silence du chœur des Augustines agit toujours sur moi tel un refuge apaisant, un lieu idéal pour approfondir mes réflexions et me déposer. Bref, ai-je dit que j’avais hâte?
En nature, c’est probablement plus facile de déconnecter des écrans, surtout lorsque le réseau cellulaire est inexistant; on n’a pas le choix! Toutefois, dans ce cas-ci, ma retraite sera urbaine, en plein cœur du Vieux-Québec. Tenter la déconnexion numérique est donc un choix conscient. J’espère que ma volonté m’aidera à aller jusqu’au bout de cette démarche. Heureusement, je sais que Le Monastère est un lieu qui favorise la détente. Pas de téléphone ni de télévision dans les chambres, seulement un téléphone sur l’étage afin de joindre la réception en cas de besoin.
J’ai déjà hâte de m’imprégner de la tranquillité qui m’attend au Monastère. Mon objectif: savourer chaque instant de calme que cette fin de semaine peut m’apporter afin de faire des provisions pour la suite. À moi la paix d’esprit, le temps d’une fin de semaine!
Le jour de mon arrivée
Aaahhh…! Je pousse un soupir de soulagement. Enfin dans ma chambre! Enfin arrivée dans ce confort qui sera le mien pour les prochains jours. J’ai relativement couru pour me rendre jusqu’ici: clore les dossiers au travail, faire les valises, s’assurer que tout est en ordre à la maison avant mon départ… Le stress de mon après-midi intense me quitte peu à peu. Ce moment juste pour moi, dans cette chambre juste à moi, je le savoure déjà!
Ma chambre contemporaine est d’une simplicité remarquable et elle m’invite déjà au calme. En d’autres temps, je serais tentée de la prendre en photo, mais comme j’ai bel et bien laissé mon téléphone à la maison, je me contente de profiter de l’instant présent. Je me dépose sur le rebord de ma fenêtre, considérée comme un artéfact puisqu’elle fait partie du bâtiment ancien. Ma vue sur la cour carrée et l’Édifice Price au loin me fait sourire. Quelle chance de vivre une expérience aussi moderne dans un lieu dont les racines datent du 17e siècle!
Ma chambre contraste avec le couloir historique du Noviciat, salle où se dérouleront les enseignements de la retraite. Ce couloir est parsemé de statues religieuses et d’œuvres anciennes. Le plancher craque. Le bois des fenêtres et du plafond donne un cachet chaleureux au lieu. Notre groupe s’apprête à rencontrer la personne qui guidera notre retraite pour la fin de semaine. À l’intérieur de la salle, une musique apaisante nous attend. Chaque personne choisit la place qui lui convient. Je prends place, moi aussi, curieuse.

Déjà, lors du premier enseignement, nous sommes encouragés à trouver un mot, une intention qui guidera le cours de notre fin de semaine. Cela me fait réfléchir à ce que je suis venue chercher ici. Pour moi, l’objectif est clair: du repos. Puis, durant la soirée, lors des exercices de méditation pleine conscience et de Qi Gong, je prends le temps de me connecter à mon corps et à ce qu’il a à me dire. Cela fait seulement quelques heures que je suis ici et l’introspection est bel et bien commencée!
De retour à ma chambre, je me sens enveloppée par la simplicité et la beauté du lieu. Je me rends compte à quel point avoir laissé mon téléphone à la maison me soulage. Je ne suis pas soumise à la tentation de répondre à la question qui me vient à l’esprit immédiatement lorsque je me la pose. Je n’ai pas à prendre de nouvelles de mes proches. Je ne regarde pas la météo. Je ne suis pas dérangée par mes notifications. Je peux simplement vivre et me laisser bercer par le moment: wow!
Mes appréhensions en lien avec ma retraite en groupe me quittent peu à peu. J’étais nerveuse de partager ce moment avec des inconnus, puisque j’ai fait le choix de ne pas venir accompagnée. Mais finalement, je pense avoir choisi la bonne formule pour moi. Faire partie d’une retraite guidée insufflera certainement de la profondeur à mon expérience. Et faire partie d’un groupe m’apporte déjà un sentiment de connexion à l’autre… en plus d’être connectée à mon intériorité. Le meilleur des deux mondes, quoi!
Le deuxième jour de la retraite

Aaahhh…! Nouveau soupir de soulagement. J’ai tellement bien dormi! Une nuit de rêve suivi d’un réveil paisible, à mon rythme. Quel doux matin, tranquille et lumineux. De timides rayons de soleil passent à travers les craques de ma fenêtre patrimoniale. Encore une fois, je savoure! Me réveiller seule, en silence, me fait le plus grand bien. Avoir le luxe de prendre mon temps pour me préparer, de n’avoir à penser qu’à moi, c’est un immense cadeau que je me fais. Direction le petit-déjeuner en silence, où je pourrai continuer à ne focaliser que sur ce qui se passe à l’intérieur de moi… Quel contentement!
Je pensais me sentir en sevrage de mon téléphone au cours de la fin de semaine. Jusqu’à maintenant, c’est loin d’être le cas. Je profite plutôt de mes instants de temps libre, entre les enseignements, pour documenter mon expérience. C’est presque étrange d’écrire avec un crayon, sur du papier. Juste l’acte d’écrire à la main me fait ralentir. Mes pensées semblent aller plus vite que le rythme que je soutiens avec mon stylo. Je me rends compte à quel point écrire, pour moi, est un acte conscient où j’apprivoise ce que je vis réellement au-delà du monde extérieur. Je relis les pages précédentes de mon journal et j’y retrouve des petites pépites de sagesse.
Le divertissement que je retrouve habituellement sur mon cellulaire ne me manque pas. Cela me fait du bien de ne pas être stimulée par un écran ou par le contenu qui vient à moi sur les réseaux sociaux. Je suis vraiment contente d’avoir fait le choix délibéré de rester loin de mon cellulaire pour la fin de semaine. Je ne me rappelle plus la dernière fois que c’est arrivé et je me remercie de m’octroyer cette pause réconfortante!
Je flâne ici et là, dans les espaces publics du Monastère. Je me dirige au chœur des Augustines, où je passe un bon moment, avant la reprise des enseignements de la retraite. Je me trouve choyée de pouvoir accéder à ce lieu riche d’histoire, de pouvoir prendre le temps d’y respirer, d’y bouger et d’y réfléchir. Quel privilège! C’est incroyable de penser que les Augustines nous ont offert ce lieu pour nous permettre de prendre soin de nous. Sans elles, sans leur legs à la population, rien de tout cela ne serait possible.
Je pense à mes proches et je me rappelle de laisser la culpabilité de côté. Prendre soin de moi, me reposer, je le fais aussi pour eux: pour me permettre de revenir plus disponible et outillée afin de faire face aux situations difficiles au quotidien.
Au fur et à mesure que la fin de semaine avance, je remarque que les visages des participants à la retraite se détendent. Durant les repas, des gens partagent leurs expériences de vie, parfois dans la légèreté, parfois dans la profondeur. Des amitiés se créent. Je trouve ça beau de me sentir connectée à cette communauté éphémère, de me sentir entourée le temps d’une fin de semaine avec des gens qui cheminent dans le même sens que moi.

Avant de me coucher, alors que j’écris à nouveau, je constate que ma retraite en mode déconnexion numérique m’apprend beaucoup. Je remarque que, dans le quotidien, la possibilité d’avoir recours à mon téléphone en tout temps est plutôt lourde pour moi. Cela vient avec une pression: celle des possibilités infinies. Pour certains, cela peut être reçu positivement, mais dans mon cas, cela vient avec la difficulté de me concentrer pleinement sur ce qui est essentiel à mes yeux. Mon cellulaire interfère souvent avec mon moment présent. Il s’agit d’une bonne leçon et cela m’encourage à prendre des résolutions plus fermes quant à l’utilisation de mes écrans à la maison.
Je réfléchis à quelques pistes en ce sens. Par exemple, éteindre mon cellulaire pour la nuit, mettre les notifications en sourdine plus souvent ou choisir des alternatives pour répondre aux besoins auxquels mon téléphone répond habituellement: réveille-matin, montre, thermomètre extérieur, tourne-disque, livres de recettes, etc. Cela peut paraitre vieux jeu de retourner à ces objets désuets, mais je me dis: pourquoi pas!
C’est bientôt l’heure du dodo. Je repense aux beaux moments de ma journée: les couleurs d’automne dans le jardin des Augustines lors d’un moment de marche méditative, mon souper en bonne compagnie, les blops des bulles de bain… Je suis fière de moi. Fière de m’être octroyée la permission de vivre cette retraite de déconnexion numérique telle que je la désirais.
Le jour du départ
J’ai un peu moins bien dormi que la veille. Peut-être que mon sommeil était plus léger à cause de toute la relaxation vécue hier… Mais je me sens tout de même détendue ce matin. Mon objectif repos est clairement atteint!
Au petit-déjeuner en silence, un fou rire éclate à l’autre bout de la salle. J’ai envie de sourire moi aussi. Je constate que mon cœur est en joie, plus léger qu’à mon arrivée. Alors que je mange, une phrase me vient en tête: «Préparé avec amour, savouré avec amour.» Je déguste chaque bouchée de mon petit-déjeuner au même titre que j’ai profité de chaque instant de mon séjour au Monastère. Je suis vraiment reconnaissante d’avoir pu vivre cette expérience.
Bientôt, l’heure du départ. Il est temps de plier bagage. J’aurais préféré ne pas avoir à dire au revoir à ma chambre, mais toute bonne chose a une fin. Bien qu’un peu à contre-cœur, je me sens prête à retourner à la maison. Mes batteries internes ont été rechargées!
Je suis heureuse d’avoir choisi de prendre ces 48 heures de déconnexion numérique. Et bien que je sache que le petit nuage sur lequel je flotte actuellement ne durera pas éternellement, je pourrai l’utiliser comme ancrage, tel un doux rappel de l’importance de prendre du temps pour moi au quotidien et de mieux encadrer mon utilisation des écrans.
Et maintenant, à quand ma prochaine retraite de déconnexion numérique? 😊
Note: Si vous désirez vivre une retraite de déconnexion numérique au Monastère des Augustines, sachez qu’il est possible de laisser votre téléphone cellulaire à la réception durant la durée de votre séjour. Nous vous souhaitons une belle aventure en soi!
