Trouvaille du mois – Une tasse bien mystérieuse
Tous les mois, les équipes de la Réserve muséale et du Centre d’archives du Monastère sélectionnent un objet parmi le riche patrimoine matériel légué par la communauté des Augustines. En vedette, ce mois-ci, une tasse en terre cuite du 18e siècle.
Date de publication article original : 9 août 2018 – Date de mise à jour : 11 octobre 2023
Tous les mois, les équipes de la Réserve muséale et du Centre d’archives du Monastère sélectionnent un objet parmi le riche patrimoine matériel légué par la communauté des Augustines. En vedette, ce mois-ci, une tasse en terre cuite du 18e siècle.
Les fouilles archéologiques qui se sont déroulées lors des travaux de réhabilitation du Monastère des Augustines ont non seulement permis de mettre en lumière des éléments architecturaux depuis longtemps oubliés, mais également de bonifier la collection muséale de plusieurs centaines d’artéfacts. Cette tasse, intacte, est le plus vieil objet qui a été retrouvé dans l’ancienne citerne destinée à entreposer de l’eau pour la buanderie du monastère.
Il est difficile d’établir avec certitude la fonction de la tasse. Selon l’archéologue Nathalie Gaudreault, il s’agirait d’une tasse pour le posset, une boisson anglaise à base de lait, d’œufs, de bière et de noix. Toutefois, de nouvelles recherches remettent en question cette hypothèse. Selon l’archéologue spécialisé en culture matérielle, Paul-Gaston L’Anglais, la forme de la tasse diffère des tasses à posset classiques. Qui plus est, sa petite taille ne correspond pas à la consommation du posset qui requiert habituellement une tasse plus volumineuse. Cette tasse aurait plutôt servi à la consommation de boissons chaudes comme le thé, le punch, voire même le brandy.
Quant à sa provenance, nous pensons qu’il s’agit de vaisselle anglaise, et non française, comme on pourrait le supposer. En effet, la tasse serait conçue à partir d’une terre cuite typique de la région des Midlands de l’Ouest située au centre de l’Angleterre. Comme la vaisselle anglaise est très rare en Nouvelle-France, nous supposons qu’elle serait un vestige de l’occupation du monastère par les Britanniques de la Conquête jusqu’en 1784.
Comment s’est-elle retrouvée dans la citerne ?
L’hypothèse la plus probable est que la tasse n’aurait plus servi pour les boissons, mais au lieu de la jeter, les religieuses l’auraient probablement utilisée comme instrument de mesure dans la buanderie. Pour du savon, par exemple. Il est possible qu’une religieuse ait donc échappé l’objet. La tasse serait restée intacte, car l’eau aurait amorti la chute.
Pour en découvrir davantage sur le patrimoine des Augustines, visitez le Musée du Monastère.