Portrait d’une ambassadrice: Anne-Marie Boissonnault
Le Cercle des ambassadrices du Monastère des Augustines est un réseau de femmes accomplies qui désirent contribuer à assurer la pérennité et la mise en valeur du patrimoine des Augustines, soutenir la mission sociale de mieux-être des individus, et faire rayonner l’offre du Monastère auprès des membres de leur entourage. Ce mois-ci, nous vous présentons le portrait d’Anne-Marie Boissonnault, fondatrice de Maison 1608 (anciennement YQB Média).
Quel est votre parcours personnel et professionnel?
J’ai souvent préféré les chemins les moins fréquentés. À la suite de mon baccalauréat en communication et en sciences politiques, je voulais faire une maîtrise sans imposer des frais supplémentaires à mes parents. J’ai épluché un immense livre sur les prêts et bourses d’études à la bibliothèque (Eh oui! C’était juste avant l’arrivée d’Internet) de l’Université de Montréal. J’y ai trouvé une bourse d’études offerte par le ministère de la Défense nationale. J’ai soumis mon projet de maîtrise et j’ai obtenu la bourse deux ans de suite, me permettant de continuer à étudier. Cette histoire illustre bien qu’il y a toujours moyen d’obtenir ce que nous souhaitons et qu’en prenant des moyens extraordinaires, nous pouvons avoir des résultats imprévisibles! En faisant preuve d’audace, il nous arrive des choses audacieuses.
Depuis mon jeune âge, j’utilisais l’argent de mes paies pour m’acheter des magazines. Après ma graduation, j’ai été recrutée par l’agence de publicité Bleublancrouge. Puis, j’ai eu l’occasion de joindre le fondateur de SkiPresse pour développer son magazine. On a bâti ensemble l’entreprise, et nous sommes passés de 2 à 25 employés. Le ski m’a apporté beaucoup : les voyages et … l’amour! J’ai rencontré mon mari en ski à Bromont. J’habitais alors Montréal et lui Québec. On a choisi Québec. J’ai donné naissance à notre fils, Ari, qui a aujourd’hui 12 ans, et malgré que nous habitions Québec, je poursuivais ma carrière chez SkiPresse à Montréal.
Je voyageais beaucoup, plus particulièrement à l’étranger, ce qui compliquait les choses. Je suis donc allée voir une chasseuse de tête pour me trouver un boulot à Québec. Elle m’a fait comprendre que j’avais tout intérêt à exploiter ma nature entrepreneuriale. Malgré ma résistance – et mes craintes – je me suis lancée en affaires.
J’ai fondé YQB Média en 2008. Je souhaitais alors offrir mon expertise en édition de magazines aux marques québécoises. Nous étions en quelque sorte des précurseurs en marketing de contenu, qui est devenu la norme aujourd’hui.
Mon entreprise a grandi rapidement. Mais même si la business me passionnait, je vivais un grand manque : un deuxième enfant. Puis en 2014, ma fille est née alors que j’avais 44 ans. Je sais combien la maternité après un certain âge – et pour une femme en affaires – peut faire peur et je tiens à dire que c’est tout à fait possible. J’en suis la preuve vivante!
En 2016, j’ai accepté une offre d’achat de Solisco, un imprimeur majeur au Canada, et YQB Média est devenue MAISON 1608 par Solisco. J’agis maintenant à titre de vice-présidente, design et contenu, de Solisco tout en dirigeant la croissance de MAISON 1608.
Qu’est-ce qui vous touche dans l’offre du Monastère et qu’est-ce qui vous a inspirée à devenir ambassadrice?
L’implication de mon amie Dominique Laflamme et la philanthropie de la famille Price m’a toujours inspiré. Des gens généreux, qui n’hésitent pas à donner au suivant, m’entourent. Lorsque Dominique m’a proposé de devenir ambassadrice, j’ai décidé qu’il était temps de faire un chèque! J’ai toujours donné du temps et de l’énergie à des causes, mais faire un chèque, c’est autre chose. Je remercie Dominique de m’avoir aidée à faire ce pas.
Je me souviens d’avoir ressenti une grande fierté, de me dire : « tu es rendue là ma fille, bravo! ». Et comme je suis très « girl power », soutenir Le Monastère et le legs de la communauté des Augustines est en lien avec mes valeurs. La communauté des Augustines – avec celle des Ursulines – est fondatrice de notre pays; elles ont bâti la colonie et pris soin de notre peuple pendant près de 400 ans. Qu’elles lèguent leur patrimoine matériel et immatériel de leur vivant, c’est un don inestimable pour notre mémoire collective. Et ça rappelle combien les femmes ont été des actrices importantes de notre histoire.
Qu’est-ce que c’est pour vous le don et la philanthropie?
C’est donner au suivant. Prendre soin de l’autre, qu’on le connaisse ou non. Ma mère est très généreuse et m’a toujours montré l’exemple. Il y a plusieurs façons de donner et d’exprimer sa générosité : l’écoute, l’amour, le partage, la compassion et aussi le soutien financier. Ma philanthropie passe par l’influence et d’autres fois, par la contribution financière.
Quelle est votre implication philanthropique?
Je soutiens principalement les causes qui viennent en aide aux femmes et aux enfants et je tente de m’impliquer à la hauteur de mes capacités. J’ai soutenu le Pignon Bleu à titre de vice–présidente d’honneur (avec Ross Gaudreault) de la soirée de célébration des 30 ans du Café du Monde au profit de l’organisme. Je suis aussi ambassadrice de la Fondation Lise Watier et j’ai été impliquée sur le CA de la Fondation Épiderma. Je suis également présidente du conseil d’administration de la Société des communicateurs de Québec (SOCOM) et siège au conseil d’administration du Pôle culturel du Monastère des Ursulines.
De plus, à chaque numéro du 1608, nous mettons de l’avant une cause de Québec. Nous avons d’ailleurs déjà mis en lumière plus de 16 organismes et causes qui font la différence.
Quel a été le moment le plus marquant de votre vie?
Hmmm. La mort de ma meilleure amie Marie-Soleil Tougas à l’âge de 27 ans, dans un accident d’avion. Ça a fait 20 ans en août 2017. C’était une fille intelligente, sensible, fonceuse et déterminée. Lorsqu’elle est décédée, j’ai alors pris conscience de la fragilité de la vie et ressenti un sentiment d’urgence. Ça a été une onde de choc terrible, mais j’ai décidé de tout tenter pour vivre la vie de mes rêves. Je sens qu’elle m’accompagne telle une étoile dans ma vie.
Le second événement marquant, c’est d’avoir rencontré mon mari Simon. Il est aussi très intelligent et sensible, et sa confiance en lui, en moi et en nous m’a permis de dévoiler mon plein potentiel. Il m’a permis d’atteindre le but le plus important : une famille unie et heureuse.
Qu’est-ce qui vous passionne?
Tout! Le beau, l’esthétisme, l’élégance, ainsi que le raffinement me passionnent. Bien que je sois très urbaine, la nature m’inspire beaucoup. La beauté dans la nature est inatteignable. La déco, les études, les fleurs, les sports, la musique et la mode me passionnent. Les jeunes, dont mes enfants et mes jeunes collègues, m’inspirent. Les millénaires que je côtoie sont impressionnants. Les voyages sont une de mes plus grandes passions et sources d’inspiration. J’ajouterais aussi que je suis passionnée et inspirée par le « girl power ». Les femmes fortes m’ont ainsi toujours inspirée.
Si vous pouviez retourner dans le passé, quel message livreriez-vous à la jeune femme de 20 ans que vous étiez?
Premièrement, je l’inviterais à boire un verre de chardonnay! Ensuite, je lui dirais : « Everything’s going to be alright! Rêve ta vie et vis tes rêves. »
Une citation qui vous inspire?
« She believed she could so she did. »
Quand vous voulez vous détendre, que faites-vous?
Je fais du Pinterest! J’épingle des tableaux « home », « voyage », des fleurs et de la mode.
Quels sont les prochains défis et rêves que vous souhaitez réaliser?
En 2015-2016, après deux déménagements et un bébé, j’étais épuisée. J’ai choisi de me faire accompagner par un coach, Pierre-Hughes Geoffroy de chez Umanovo. Pierre-Hugues a une approche holistique. On travaille autant le corps que l’esprit. Il m’a ainsi amenée à méditer. J’ai alors appris à baisser mon niveau de culpabilité. Je fais des exercices de visualisation et j’apprécie le moment présent. En 2017, j’ai l’impression que c’est la meilleure année de ma vie. Mon cheminement semble porter fruit.
J’ai une opportunité d’affaires exceptionnelle avec mes nouvelles fonctions chez Solisco. J’ai envie d’exploiter davantage le marché américain. Avec MAISON 1608, je veux développer les synergies potentielles dans nos clientèles. Mais surtout, je veux garder le cap et continuer de croire que les valeurs peuvent mener les affaires plutôt que l’inverse.
Enfin, je veux m’assurer du bonheur de mes enfants et qu’ils aient le meilleur pour grandir, vivre leurs rêves et leur inculquer que tout est possible.