L’inauguration de la salle Claire Gagnon
Le 19 janvier dernier avait lieu l’inauguration de la Salle Claire Gagnon, A.M.J., au Centre d’archives du Monastère des Augustines. Cette salle de conférence et de consultation rend ainsi hommage à une vaillante augustine. sœur Claire Gagnon. Archiviste de la communauté pendant près de 50 ans, elle a aussi occuper diverses fonctions au monastère comme à l’hôpital. Elle a notamment occupé le poste de Supérieure générale de la Fédération des Monastères des Augustines de la Miséricorde de Jésus de 1990 à 2000.
Sœur Claire Gagnon, une femme incroyable
Dans les années 1990, elle lance l’idée de regrouper les archives et les collections des Augustines du Québec. Le but étant de les préserver pour les générations futures. Selon sœur Claire Gagnon, « les Archives sont une unité de service, au service de la Maison, mais aussi de la Société » (Journal de l’archiviste sœur Claire Gagnon, mai 1969).
L’importance des archives pour les Augustines ne date pas d’hier. Dès 1666, les Constitutions de la communauté sont adoptées, on y précise qu’« en chaque maison, il y aura un cabinet voûté avec porte en fer où se garderont les papiers importants du Monastère ». Il faut cependant attendre le tournant du 20e siècle pour voir apparaître officiellement la fonction d’archiviste au Monastère. C’est sœur Saint-André (1901) qui sera la première a occupé cette fonction.
Suivant les pas de ses prédécesseures, sœur Claire Gagnon prend les rênes du Service des archives en 1967. C’est au même moment où l’Association des archivistes du Québec (AAQ) est fondée. À la première page de son journal, le 13 octobre 1968, elle note cependant qu’elle n’est pas « une archiviste chevronnée » :
«Une année d’expérience compte très peu pour la connaissance du dépôt que nous possédons […] il a fallu se rendre à l’évidence que le Monastère recèle des trésors que les historiens, antiquaires, amateurs, collectionneurs se disputeraient à qui mieux mieux!»
Sœur Claire Gagnon
Sœur Claire Gagnon offre généreusement son temps aux chercheurs qui la sollicitent. Elle réussit à se perfectionner, année après année. Elle suit plusieurs cours à l’Université Laval, notamment en archivistique, mais aussi en ethnologie, en architecture et en pastorale.
Précurseure, elle considère déjà en 1970 que l’informatique est « la science de l’avenir » :
«Il est bon de prévoir dans notre classement et nos inventaires les données qui pourraient éventuellement servir aux cerveaux électroniques.»
Sœur Claire Gagnon
À la lumière de ses journaux, et des commentaires de ses compagnes, il apparaît qu’elle a abattu un travail titanesque pour rapatrier, inventorier, déménager et traiter les archives de sa communauté. Son travail acharné lui vaudra d’ailleurs l’obtention du Prix de l’AAQ en 1988. Elle a le désir de faciliter l’accès aux documents pour les chercheurs et de microfilmer les archives. Le but est de les préserver des trop nombreuses manipulations. Cela lui vaut l’estime de tous. Grâce à elle, un avenir prometteur attend la mémoire et l’histoire des Augustines! De tout cœur, merci, sœur Claire!