Qu’est-ce que la «pleine conscience»?
Sylvie Lemelin collabore avec Le Monastère depuis son ouverture, en 2015. Elle est ergothérapeute clinicienne et elle enseigne le yoga ainsi que la pratique de la pleine conscience. Dans cet article, elle nous fait découvrir ce en quoi consiste la pleine conscience.
En quoi consiste la « pleine conscience »?
La pleine conscience, aussi appelée « présence attentive » ou « mindfulness », est un état de vigilance que nous choisissons d’adopter et qui, grâce à un entraînement quotidien basé sur l’attention, la présence et l’introspection, nous permet de développer de nouvelles façons de se sentir pleinement vivant, d’apprécier sa vie malgré les circonstances extérieures, avec un sentiment de recul et de sérénité. Cela semble complexe, mais en réalité, c’est tout simple; il suffit de s’y mettre!
En effet, on ne nous a malheureusement jamais vraiment appris comment fonctionne notre esprit, et la grande majorité des gens évolue dans la vie dans un mode « par défaut » ou, autrement dit, « sur le pilote automatique ». Les réactions automatiques sont alors répétées avec peu d’attention à de nouveaux renseignements provenant du contexte du moment. Ainsi, nous expérimentons plus de souffrance émotionnelle, nous n’apprenons pas efficacement et nous sommes peu créatifs pour trouver des solutions nouvelles. Par conséquent, nous pouvons être influençables, prendre de mauvaises décisions et ne pas faire de liens entre nos comportements et leurs résultats sur nous-mêmes et sur les autres.
Comment se pratique la pleine conscience?
La « pleine conscience » se caractérise par un processus flexible, ouvert et curieux sur ce qui est en train de se passer dans l’instant présent, en nous et autour de nous, et où nous prêtons entièrement notre attention sans porter de jugement. Elle peut être pratiquée à travers une méditation sur le souffle, un balayage corporel, ou à travers des exercices qui favorisent l’attention et la présence dans le moment présent. Par exemple, en mangeant, en marchant ou pendant toute autre activité quotidienne, ainsi que dans nos interactions avec les autres. Simplement décider d’écouter l’autre attentivement sans l’interrompre et sans le juger est un exercice absolument transformateur.
Quels que soient les moyens pour cultiver la pleine conscience, elle doit être considérée comme un processus continu visant à contrer notre mode automatique de comportements. Lorsqu’on y a goûté, on a envie de poursuivre cette façon d’être pour le reste de notre vie.
Comment peut-on intégrer la pleine conscience à son quotidien?
Il faut d’abord être motivé et décidé à intégrer cette pratique dans notre vie et il faut se donner du temps et les moyens pour en prendre l’habitude. C’est un entraînement à la vigilance et au non-jugement qui maintient une bonne hygiène psychique. C’est comme se brosser les dents! On nous a appris dès l’enfance cette discipline quotidienne dont les bienfaits sont évidents; cela fait partie de notre vie et ne nous demande pas d’effort.
Comment débuter? Il suffit de simplement prendre le temps de ralentir ou de s’arrêter et de faire quelques respirations conscientes. Où? Partout! Au volant, dans une file d’attente, dans l’ascenseur, avant d’arriver chez soi ou au bureau… les occasions sont multiples. Ensuite, s’entraîner à la méditation pendant une quinzaine de minutes pour débuter. Utiliser des guides audio préenregistrés est une bonne idée. On peut aussi choisir une activité et décider d’être complètement attentif aux informations provenant de nos cinq sens.
Il y a plusieurs pratiques reliées à la pleine conscience. Participer à des ateliers sur ce thème représente une belle façon de commencer à pratiquer. Il y a aussi de nombreux bouquins très inspirants, mais lire n’est pas suffisant… C’est comme lire les ingrédients d’une tarte aux pommes, tant qu’elle n’est pas dans l’assiette, on ne peut la déguster.
Quels sont les bienfaits d’une telle pratique?
L’approche de la présence attentive et bienveillante permet donc de contacter nos ressources intérieures pour apprendre, croître et améliorer notre santé physique et mentale. Elle développe la souplesse psychologique qui nous permet une meilleure adaptation aux aléas de la vie. Depuis une dizaine d’années, des recherches portant sur la pleine conscience sont nombreuses. Les résultats dévoilent, entre autres, une amélioration des symptômes de l’anxiété et de la dépression. Depuis que j’enseigne ces pratiques, des dizaines de personnes m’ont témoigné que leur vie avait changé positivement!