Les Augustines de Chicoutimi: une présence maintenue, mais renouvelée
Le printemps est souvent une occasion de renouveau, de changements, de résolutions. Les Augustines de Chicoutimi n’ont pas fait exception à cette règle. La société industrielle d’après les années 1960 a amené son lot d’interrogations, de remises en question et de transformations, particulièrement en ce qui concerne les institutions religieuses et la modernisation des soins de santé. Les Augustines de Chicoutimi ont su s’y adapter, notamment en allant de l’avant et en poursuivant leurs actions en dehors de la communauté.
L’enseignement des soins infirmiers
Elles ont d’abord poursuivi leur partage de connaissances et leurs enseignements notamment à l’École d’infirmières de l’Hôtel-Dieu Saint-Vallier de Chicoutimi qui fut ouverte aux laïques dès juillet 1939. Celle-ci se verra obligée de fermer ses portes en juin 1969 en raison du développement des cégeps et des facultés de sciences infirmières dans les universités. Cela n’empêchera pas plusieurs augustines de poursuivre leur enseignement dans ces établissements d’éducation.
S’adapter aux besoins et aux contextes sociaux
De plus, à Chicoutimi même, plusieurs engagements se sont mis en branle afin de s’adapter à la nouvelle réalité sociale. À titre d’exemple, à l’automne 1968, les Augustines ont mis sur pied un centre d’accueil au monastère dont l’objectif était d’accommoder les visiteurs qui accompagnaient les malades à l’hôpital de Chicoutimi et qui habitaient à de grandes distances. Elles ont également joué un rôle dans la prise en charge de deux résidences pour personnes âgées à la fin des années 1960 : l’Oasis de Mistassini et le Foyer des Années d’or de Kénogami. Le grand changement relativement à ces nouvelles responsabilités réside dans le fait que des religieuses cloîtrées seront appelées à effectuer leur travail à l’extérieur du monastère et de l’hôpital.
Poursuivre l’oeuvre hors de l’hôpital
Cette approche sera également mise à profit dans les décennies suivantes, que ce soit par l’intervention de certaines religieuses dans un centre de bénévolat, une association de familles monoparentales ou encore dans différentes œuvres pastorales telles que CO-FA-VIE (Couple, Famille, VIE). Les Augustines s’engageront également à donner de leur temps à la Maison de l’hospitalité de Chicoutimi qui ouvrit ses portes en janvier 1982 et qui accueillait des personnes en difficulté, des alcooliques et des toxicomanes.
Ainsi, les Augustines de Chicoutimi ont réussi à maintenir leur présence en s’adaptant aux exigences d’un hôpital d’un côté tout en renouvelant leurs actions et leurs interventions à l’extérieur de celui-ci. Il s’agit d’un legs important.
SOURCES
GAGNON, Luc. « De l’Hôpital de marine au Centre de santé et de services sociaux de Chicoutimi : Les Augustines de Chicoutimi et les soins de santé au Saguenay─Lac-Saint-Jean ». SaguenayensiA, Vol. 51, No 3, Juillet-Septembre 2009, p.7-10
GAUDET, Daniel. « Les Augustines, piliers séculaires de l’innovation en santé dans le monde et au Saguenay-Lac-Saint-Jean ». SaguenayensiA, Vol. 51, No 3, Juillet-Septembre 2009, p. 38-48
PERRON, Normand. Un siècle de vie hospitalière au Québec : les Augustines et l’Hôtel-Dieu de Chicoutimi 1884-1984, Presses de l’Université du Québec, Québec, 1984, p. 252-264.
Texte mis à jour le 15 mars 2019.