Le sucre du pays
Bon à s’en lécher les doigts, le sucre d’érable, autrefois appelé sucre du pays, fait partie de la culture culinaire québécoise. Même les Augustines n’y échappent pas!
Le saviez vous? Agathe de Repentigny en envoyait à Louis XIV sous forme de dragées. Frontenac en demandait quant à lui 10 livres à Mère de Sainte-Hélène, supérieure des Augustines de l’Hôtel-Dieu.
Une utilisation en pharmacopée
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la production de sirop et de sucre d’érable était généralement dans la pharmacopée de l’Hôtel-Dieu. Ce sucre agissait comme médicament pour soigner les rhumes et les maladies pulmonaires. Seuls les pauvres s’en servaient pour sucrer aliments et boissons!
C’est en observant les Amérindiennes, qui faisaient cuire le maïs dans l’eau d’érable, que les colons se sont mis à la distillation de ce produit. Ils le transforment en petits pains avant de les expédier en France. On mélange le sirop ou le sucre à de l’eau froide. On y ajoute du sirop de capillaire et on obtient une mixture servant à fortifier la poitrine.
Une utilisation culinaire
C’est uniquement à partir du XIXe siècle que le sucre d’érable, appelé sucre du pays, passe de la pharmacopée à la cuisine. C’est durant ce même siècle qu’apparaissent les premières cabanes à sucre, faisant naître une tradition printanière bien de chez nous.
De nos jours, les produits de l’érable sont accessibles à l’année longue. C’est plutôt du côté médical et scientifique que l’érable fait un retour. En 2011, des chercheurs de l’Université Laval ont démontré qu’une molécule dans le sirop d’érable, appelée québécol, posséderait des propriétés anti-inflammatoires plus qu’intéressantes. Les recherches se poursuivent et qui sait, peut-être retrouvera-t-on l’érable à la pharmacie?