La compassion, vertu des Augustines
Depuis leur arrivée en Nouvelle-France en 1639, les Augustines ont toujours été guidées par la compassion dans leur vie quotidienne et dans les soins qu’elles ont prodigués à leurs malades, qu’ils soient colons français, voisins amérindiens, marins espagnols ou soldats britanniques.
Comme le dit Saint-Augustin, « un individu souffre moins si les autres souffrent avec lui ». Dans leur directoire, une prière à faire lors de la veillée des malades témoigne bien de cet état d’esprit « Soutenez mes forces, animez mon courage, donnez-moi un cœur compatissant, afin que je ne néglige rien de ce qui peut soulager vos membres souffrants et que je ne perde pas le fruit de mes fatigues ».
Infirmière novice au chevet d’un malade, 1943.
Archives du Monastère des Augustines
Nous retrouvons également le thème de la compassion et de la miséricorde dans bien des ouvrages de la bibliothèque des Augustines. Notons à titre d’exemple le recueil du père jésuite Jean-Baptiste Saint-Jure, intitulé L’Homme religieux. Des qualités nécessaires pour bien vivre dans une Communauté et daté de 1658 :
« Je remarque que généralement tout homme de bien, en tout temps, et en tout lieu est miséricordieux et sensible aux misères d’autrui. […] La vraie vertu est accompagnée de compassion, et la fausse de dureté et de dédain […] Ainsi quand vous voyez un de vos frères faillir, faites aussitôt accourir à son secours la compassion, comme un sentiment qui vous est naturel, et que vous puisez dans vous-même, et usez-en […] Il faut que la compassion ait toujours le dessus, autrement […] nous abattrions les âmes faibles, et leur ferions perdre le peu de courage et de vertu qui leur reste ».
Voilà qui nous instruit beaucoup en ce mois de la compassion!
Geneviève Piché. Historienne-archiviste responsable du Centre d’archives