L’importance de la femme durant la colonisation de la Nouvelle-France
Saviez-vous qu’octobre est le Mois de l’histoire des femmes ? Durant 31 jours, on célèbre les Canadiennes dont les réalisations et les contributions ont eu et continuent d’avoir une influence durable sur l’histoire du Canada.
En ce mois tout particulier, Le Monastère des Augustines souhaite souligner l’importance de la femme durant la colonisation de la Nouvelle-France.
Grâce aux Annales de l’Hôtel-Dieu de Québec 1636-1716, il est possible de constater que le rôle joué par la femme lors de la colonisation de la Nouvelle-France est plus important que celui joué par la femme dans les autres colonies américaines[1].
Dès son arrivée sur le territoire américain, la Canadienne n’a donc pas toujours les mêmes responsabilités que la Mexicaine, la Brésilienne ou la New-Yorkaise. Ailleurs, dans les colonies espagnoles, portugaises et britanniques, la femme est, en effet, mère, fille ou épouse. Dans la colonie française du Canada, elle peut également être religieuse[2].
Partout ailleurs en Amérique, l’évangélisation des nations autochtones, l’éducation et l’hospitalisation sont ainsi entre les mains de divers ordres religieux masculins. Au Canada, ce n’est plus le cas depuis 1639. En effet, les soins relèvent désormais des Augustines et l’éducation, des Ursulines[3].
Des pionnières déterminées
Rapidement, les ordres religieux masculins, au nombre de 3 à la fin de la colonie française (en 1760), sont surpassés par les ordres religieux féminins, qui sont alors de 7. Lorsque les Britanniques prennent officiellement le contrôle de la colonie en 1763, les ordres religieux masculins sont jugés moins essentiels. Ainsi, on interdit à deux d’entre eux de recruter de nouveaux membres. Cela occasionne leur disparition pendant quelques années sur le territoire. En revanche, les ordres féminins sont intégralement maintenus, car ils sont jugés plus utiles à la société en place. Cela atteste donc de l’importance de la femme durant la colonisation de la Nouvelle-France
Pendant 124 ans, ce sont ainsi les religieuses qui éduqueront et soigneront la Nouvelle-France. Elles continueront de le faire au fil des siècles. Contrairement aux femmes des autres colonies américaines, les religieuses ont posé les bases de la société québécoise et de nos systèmes de soins et d’éducation actuels.
Vous saviez peut-être que l’œuvre des Augustines était noble et particulière, mais saviez-vous qu’elle était aussi unique ?
Antoine Girard
Guide-animateur au Monastère des Augustines
[1] DUPLESSIS, Marie-Andrée et Jeanne-Françoise Juchereau, Les Annales de l’Hôtel-Dieu de Québec 1636-1716, Montréal, Bibliothèque nationale du Québec, 1984 [1751], p. III.
[2] Loc. cit.
[3] T. Allan SMITH et al. Communautés religieuses chrétiennes au Canada. L’Encyclopédie Canadienne, 19 février 2020, Historica Canada. Consulté le 25 juillet 2020.