Comment les sœurs chauffaient-elles leur monastère?
Depuis l’ouverture officielle du Monastère des Augustines, où j’ai le plaisir de vous accueillir comme guide-animateur, les visiteurs me posent toutes sortes de questions plus pertinentes les unes que les autres. La visite commentée du Musée est riche en contenus, mais il est impossible d’aborder intégralement l’histoire d’une si importante communauté religieuse dans une seule visite.
Heureusement, les questions posées par les visiteurs incitent les guides du Musée à pousser un peu plus loin leur connaissance du sujet. Et ce, au profit de la vôtre, chers lecteurs! L’une des interrogations les plus fréquentes concerne le chauffage : «comment les sœurs chauffaient-elles un si grand bâtiment?» Voilà une bonne question pour un mois de février!
Les sources consultées se font discrètes à ce sujet. En 1749, le botaniste suédois Pehr Kalm, de passage au monastère de 1695-1698, affirmait qu’il y avait seulement un poêle en fonte dans l’un des corridors pour chauffer les cellules des religieuses. Les sœurs devaient, disait Kalm, ouvrir leur porte pour qu’un peu de chaleur y pénètre.
Un système de chauffage
Quant à l’actuel monastère, bâti en 1756-1757, le fonctionnement semblait être le même jusqu’en 1880. C’est lors de cette dernière année qu’un système central de fournaises a été installé. Ce système fonctionnait à l’eau chaude avec radiateurs. L’hôpital se dotera d’un système similaire en 1882. Sœur Nicole Perron, ancienne directrice du musée, m’a confié qu’en 1876, 160 cordes de bois ont été requises pour chauffer Le Monastère uniquement. De plus, les sœurs et les malades utilisaient une bouillotte en cuivre. On remplissait celle-ci d’eau chaude et qu’on insérait dans une pochette de laine. Pratique en temps de grand froid!
Depuis les récentes rénovations de 42 millions, chaque chambre du service d’hébergement possède un système indépendant. Celui-ci permet de gérer la température. Une très confortable literie vous attend également pour vous réchauffer. Bref, au Monastère, on ne grelote pas! Toutes les raisons sont bonnes de venir y passer un séjour.
Hugues St-Pierre