Portrait d’une ambassadrice: Hélène Dufresne
Le Cercle des ambassadrices du Monastère est un réseau de femmes accomplies. Elles ont en commun le désir d’assurer la pérennité et la mise en valeur du patrimoine des Augustines, de soutenir la mission sociale et de faire rayonner l’offre du Monastère auprès de leur entourage. Découvrez le portrait d’une ambassadrice: Hélène Dufresne.
Quel est votre parcours professionnel?
Étant indécise quant à la profession que je voulais occuper dans la vie, j’ai choisi d’étudier en géographie. Ce programme d’études rejoignait plusieurs de mes intérêts. Pendant mes études à l’université, j’ai rencontré des gens en cinéma et j’ai eu l’opportunité de travailler sur des projets de films. Lors d’un tournage, j’ai rencontré les Échassiers de la Baie, la troupe de théâtre de Baie Saint-Paul à l’origine du Cirque du Soleil, avec Gilles Ste-Croix, Guy Laliberté et éventuellement Daniel Gauthier.
Daniel est devenu mon conjoint et jusqu’en 1997, j’ai été impliquée au démarrage du Cirque du Soleil. J’ai rempli différentes fonctions comme la direction de tournée, ainsi que la production audiovisuelle. J’étais aussi membre du conseil exécutif et j’ai bien sûr accompli toutes autres tâches connexes à un démarrage d’entreprise! Ça a été une formidable école de vie, qui m’a ouvert sur le monde.
En 1997 et 2000, j’ai adopté deux jeunes enfants originaires de Mongolie : Tara et Flore. J’ai aussi pris sous mon aile une femme qui travaillait à l’orphelinat en Mongolie ainsi que sa fille. Initialement venue pour travailler comme aide familiale et permettre à mes filles d’apprendre les rudiments de la langue mongole, elles sont aujourd’hui bien ancrées au Québec. Misheel, la jeune fille, étudie maintenant à l’Université du Québec, à Montréal. Elle et mes filles sont comme des sœurs.
En 2005, nous sommes déménagés dans la région de Charlevoix pour lancer le projet du Massif. Daniel avait le souhait de redonner à une communauté qui lui avait beaucoup donné. On avait démarré nos vies d’adulte et le cirque là-bas. Le projet du Massif souhaite mettre en valeur cette région exceptionnelle. Il vise à permettre à des gens d’y vivre à l’année et de travailler dans la région. Aujourd’hui, je continue de partager mon temps entre Québec et Baie Saint-Paul. Je préside également l’organisme Horizon Charlevoix, qui vise à soutenir des activités sportives de plein air pour les jeunes.
Qu’est-ce qui vous touche dans l’offre du Monastère et qu’est-ce qui vous a inspirée à devenir ambassadrice?
Je trouve que comme individu et comme société, nous avons un devoir de mémoire. J’ai un grand respect pour les enseignements et les enseignants. Il y a effectivement un réel partage dans cette forme de transmission. Au Monastère, il y a vraiment ce souci de communication des valeurs à l’origine de la communauté des Augustines. Ce partage provient d’une communauté anciennement cloîtrée et maintenant ouverte sur le monde. Cette transmission se fait vraiment de manière très judicieuse.
Les sœurs ont consacré leur vie individuelle à la vie de leur communauté. Il y a une importance capitale de savoir que leur travail n’a pas été réalisé en vain. Au Monastère, le devoir de mémoire est assuré à travers la conservation et la mise en valeur du patrimoine bâti. La traduction au goût du jour des valeurs de la communauté a aussi été réalisée avec respect et intégrité.
Grâce à une préservation et à une mise en valeur appropriée et authentique, Le Monastère permet au visiteur d’être conscient de ses origines. Je crois qu’en apprenant d’où l’on vient, ça peut nous permettre de créer un monde meilleur. Il y a des valeurs universelles dans cette actualisation du patrimoine des Augustines qui contribuent à la qualité du vivre ensemble dans la société.
Qu’est-ce que c’est pour vous le don et la philanthropie?
Mes premières expériences de philanthropie ont débuté avec le Cirque du Soleil. C’est vraiment là que j’ai compris l’engagement avec les communautés. À l’époque, nous avons lancé un programme qui s’appelait Cirque du Monde. C’était super de voyager et de vendre des billets à des gens qui avaient les moyens de s’offrir le divertissement. Nous avons toutefois compris que nous pouvions nous servir de la notoriété du cirque et de la culture des arts du cirque pour œuvrer auprès des jeunes dans des quartiers défavorisés. Nous avons fait des projets avec des jeunes en Amérique du Sud, aux États-Unis, et dans plusieurs villes du Québec. Ça a été mon initiation à la philanthropie!
J’ai réalisé que l’on ne choisit pas l’endroit où l’on naît, ni la famille parmi laquelle nous grandissons. C’est devenu encore plus évident quand j’ai adopté mes deux enfants. On ne peut pas adopter tous les orphelins ou les enfants vulnérables. On peut cependant tenter de renforcer les milieux dans lesquels ces enfants grandissent. C’est pourquoi on a choisi de lancer notre fondation. Celle-ci vise à soutenir des organismes communautaires qui sont déjà présents dans les milieux et qui connaissent la réalité des enfants et de leur famille.
Parlez-moi davantage de votre fondation et de votre implication philanthropique.
La Fondation Dufresne et Gauthier a pour mission de permettre à chaque enfant, peu importe ses origines et ses croyances, d’atteindre son plein potentiel. Nous soutenons une centaine d’organismes au Québec et en Mongolie. D’ailleurs, je pars prochainement en Mongolie pour visiter les projets que nous soutenons là-bas.
Je crois que quand tu es né sous une bonne étoile, tu dois tenter d’être la bonne étoile de quelqu’un d’autre. Je crois profondément aux valeurs de solidarité, d’entraide et de partage.
Quel a été le moment le plus marquant de votre vie?
L’adoption de mes enfants! J’ai attendu longtemps avant d’avoir des enfants. Je l’ai tellement souhaité que lorsque j’ai eu ma première fille dans mes bras, c’était vraiment exceptionnel; le processus d’adoption s’est très bien passé. Lorsque je suis retournée pour adopter ma deuxième, j’étais inquiète de savoir si je pourrais l’aimer autant que mon aînée. Ma sœur m’avait alors dit : Hélène, tu vas réaliser que l’amour ne se divise pas, il se multiplie. Elle avait bien raison. Comme parents, nous avons eu en quelque sorte le privilège d’être choisis et la réciproque, de choisir nos enfants.
Qu’est-ce qui vous passionne?
Les jardins, l’horticulture, faire pousser mes propres légumes! J’adore la nature, qui est pleine d’enseignements et par conséquent les sports de plein air qui permettent de l’explorer. J’aime voyager et aller à la rencontre des gens et des cultures. Je suis habitée par une certaine spiritualité. Je trouve important de prendre le temps d’accomplir certains rituels et de célébrer. En fait, j’aime et j’honore tout le règne vivant. J’essaie de cultiver l’interdépendance entre les êtres humains et notre si précieuse planète Terre!
Si vous pouviez retourner dans le passé, quel message livreriez-vous à la jeune femme de 20 ans que vous étiez?
Je lui dirais sans doute de ne pas attendre. Quand on a 20 ans, on a l’impression qu’on a la vie devant soi. La vie passe tellement vite!
Une citation qui vous inspire?
Gandhi a dit : « Soyez le changement que vous voulez voir en ce monde. »
Quand vous voulez vous détendre, que faites-vous?
J’ai une pratique quotidienne de méditation et je fais du yoga 2-3 fois par semaine. J’adore lire. Le dernier livre que j’ai lu est L’homme qui voyait à travers les visages d’Éric-Emmanuel Schmitt. Ça traite des tensions dans notre société, des religions et des fantômes qui nous habitent. Le prochain sur ma table de chevet est Champlain’s Dream sur la vie de Samuel de Champlain, qui portait de multiples chapeaux et avait de multiples qualités.
Quels sont vos prochains défis?
Ça fait quelques années que je me dis que je ne peux pas tout faire. Il y a une part de renoncement, mais surtout un désir de mieux faire. Je souhaite mieux comprendre l’environnement des projets dans lesquels je m’implique afin de pouvoir me consacrer à ce que j’aime. En fait, je souhaite être en équilibre, faire des choix judicieux et être sereine.