À mon amie Renée, future ambassadrice
Parce que tu voulais étreindre toute la joie de Noël, chaque année depuis des lunes, tu anticipais l’effervescence que créait ton invitation renouvelée auprès de nous, tes complices de toujours. Comment ne pas céder à la magie perpétuée si savamment recréée chez toi, par ton talent de mère Noël? À mon amie Renée, future ambassadrice, je t’adresse donc ce texte.
Pourtant, cette année, c’est au Monastère des Augustines que, seule, je fêterai Noël. Unique décision envisageable afin de poursuivre ce deuil du 25 janvier 2016: ta disparition. À cette date, la vie bascule : recevoir ton dernier souffle, retenir le nôtre et suivre les saisons avant que cruellement, ne s’invitent les festivités de l’année… sans toi.
Peu après mon arrivée dans ce monastère, une certitude m’habite. Celle d’un lieu attendu, espéré et, dans les circonstances, l’assurance d’un trajet essentiel.
Je ne serai pas déçue. Et toi Renée, de ton côté, tu ne cesseras de me surprendre…
D’emblée, la première visite du musée des Augustines livrera peu à peu l’empreinte du temps historique, la vision phénoménale des fondatrices, ainsi que leur accomplissement.
Or, à mesure que s’enchaînent les propos d’Amélie, notre guide du Musée, et que se profile concrètement la mission accomplie par les hospitalières de Québec, voilà que je glisse subitement en terrain connu. Le tien, chère amie. Ce que j’entends, tel un écho, résume alors admirablement l’itinéraire de la femme d’exception que tu auras été.
Souci infatigable de servir; curiosité et ouverture à tout parcours scientifique; engagement au profit des fondations hospitalières nourri par ton sens de la créativité et de l’organisation; ferveur et passion au milieu de tes nombreux comités….
J’ai beau me répéter que je suis à Québec, le Centre hospitalier de Verdun, l’Hôtel-Dieu de Paris en passant par l’Hôpital général juif de Montréal où tu as œuvré successivement en dame de cœur, se rappellent alors à moi. Dotée d’une puissance de travail peu commune, de l’aveu de ton entourage professionnel, tu as fait de ta vie un véritable laboratoire d’expérimentation.
Et moi qui étais venue tempérer un deuil, voilà que, mystérieusement comme toujours, tu me reconnectes à ton réseau palpitant de « vie » ainsi qu’à ton goût des autres et du partage… C’en était pas fini de ma surprise et…. de ma visite. D’intuition, mes pas me mènent alors au deuxième étage. J’y apprends avec étonnement et admiration que la mission des fondatrices recèle des émissaires modernes chargées d’assurer la pérennité culturelle et sociale de l’œuvre du Monastère.
Je t’entends Renée… Je sais! Il n’en fallait pas plus pour qu’égale à toi-même, tu souscrives… à titre posthume.
« Une lignée des donatrices visionnaires »
« Un cercle de femmes de tête, de coeur et d’honneur »
La duchesse d’Aiguillon… L’oeuvre se ramifie et se déploie…
Éloquence du geste… Des femmes d’aujourd’hui se souviennent. Le Cercle des ambassadrices.